En 1912, Madame Clément, veuve Drevon, consulte le docteur Théophile Domec pour des problèmes de vue. Elle prend alors conscience du nombre très important de patients démunis qui viennent chez ce praticien pour des soins gratuits. Sensibilisée par autant de personnes en situation de précarité, elle décide de leur apporter aide et soutien.
Ils décident tous deux de créer un établissement ophtalmologique pour les personnes sans ressources. Madame Clément-Drevon fournit un terrain, une maison cours Général de Gaulle à Dijon et une importante somme d'argent en or pour l’équipement et le fonctionnement. Pour asseoir la pérennité de la structure, elle décide de créer une Fondation. Celle-ci est reconnue d’utilité publique par décret du président de la République en 1913. La Fondation prend le nom de "clinique ophtalmologique des pauvres" dont le but est le traitement gratuit des malades des yeux, principalement pour les plus nécessiteux. Elle fait parallèlement appel à la congrégation des sœurs de Nevers pour assurer les soins infirmiers.
En 1945, la création des régimes d’assurance maladie et de Sécurité Sociale offre une couverture à la plupart des malades et la clinique développe une activité médicale avec un financement public confortable. En 1958, le législateur réforme les études médicales ainsi que la prise en charge des soins et de l’hospitalisation. Les cliniques ont alors une dizaine d’années pour s’adapter à ce nouveau contexte.
C’est pourquoi, en 1967, la Fondation Clément-Drevon modifie ses statuts afin notamment de bénéficier des conventionnements de la Sécurité Sociale. Ces statuts sont validés par arrêté ministériel.
Quant à la Fondation, n’ayant plus à assumer la responsabilité de gestionnaire d’établissement de santé, son Président et son Conseil d’Administration, très attachés au statut et à la vocation de l’Institution, poursuivent la mission commencée un siècle auparavant. Ils s’attachent, pour conserver pleinement l’identité d’utilité publique à la Fondation, à collecter et reconstituer d’importantes ressources financières d’une part, et d'autre part, à bien appréhender l’évolution et les besoins du monde médical au regard des malades en situation de précarité.
En 2002, un rapprochement avec une autre fondation d’utilité publique, est validé par le Préfet de la Côte d’Or. Elles décident, en juillet 2007, d’isoler l’activité d’établissement de santé dans une société d’actions simplifiée (Clinique Drevon SAS) qui pourra construire avec d’autres cliniques dijonnaises les partenariats utiles.
Ils constatent que bien des initiatives associatives couvrent désormais de manière satisfaisante des populations de malades ou des pathologies spécifiques, mais que les équipes de recherche médicale, notamment dans leur capacité d’aide aux jeunes chercheurs, soit pour des séjours dans des équipe d’accueil externe, soit pour les intégrer dans une équipe locale, sur des projets innovants, rencontrent d’importantes difficultés et que cet investissement sur cette jeunesse est un moyen d’améliorer la prise en charge des malades.
En 2018, la règlementation des fondations d’utilité publique est actualisée par différentes décisions du Conseil d’Etat. Fidèle aux buts définis par ses fondateurs, la Fondation Clément-Drevon décide d’entamer une nouvelle vie. Elle s’adapte au monde actuel de la santé, alimentée par les dons, legs, partenariats et bénévolats dont elle bénéficie. Pour œuvrer en toute indépendance, elle s’appuie sur des comités d'experts tels que le COSSAP (Comité de Sélection et de Suivi des Appels à Projets) et sur une charte éthique respectée par ses administrateurs, bénévoles et salariés.
En 2023, sous le contrôle du ministère de l’Intérieur et du Conseil d’Etat, elle modifie ses statuts pour respecter les statuts types des fondations reconnue d’utilité publique et pour organiser, de façon efficace, son action experte dans l’aide à la recherche médicale dont la mobilité des jeunes chercheurs ainsi que dans l’assistance aux malades et la valorisation des données de santé, par le financement de projets sélectionnés sur leur qualité, leur pertinence et leur caractère innovant.