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Témoignage de Cédric Rossi, hématologue au CHU de Dijon

Je suis Cédric Rossi, hématologue au CHU de Dijon spécialisé dans la prise en charge des lymphomes (cancers développés dans les ganglions lymphatiques) tant dans le traitement des patients que sur le plan de la recherche clinique et scientifique.

Le rationnel du projet global que je porte vient de l’impérieuse nécessité d’identifier des marqueurs utiles, spécifiques, et faciles d’accès pour mieux traiter les patients et atteindre un idéal du maximum d’efficacité, une moindre toxicité associée et un ratio coût/efficacité le plus en faveur possible de l’efficacité . Avec le Dr Casasnovas, depuis plus de 10 ans, nous construisons ainsi une dynamique de recherche dans le but d’identifier de nouveaux biomarqueurs utiles à une meilleure compréhension des différents types de lymphomes mais aussi utiles à pouvoir délivrer les traitements de façon personnalisée. Ceci est absolument nécessaire tant au diagnostic qu’en cours de suivi. Nous avons pu ainsi mettre en place des études telles que la biocollection prospective BIOLYMH, proposant aux patients atteints de lymphomes traités au CHU de Dijon-Bourgogne de conserver leur plasma afin de pouvoir ensuite les utiliser dans les projets que nous menons.

Par cet ancrage fort avec le CHU Dijon-Bourgogne et l’unité INSERM1231 mais aussi avec les groupes français LYSA (Lymphoma Study Association) et CALYM (Institut Carnot Lymphome), je suis impliqué dans plusieurs projets dans le domaine des lymphomes.

Un de ces projets est mené en collaboration avec le Pr. Alizadeh à l’université de Stanford (USA, Californie). Ce dernier est le leader mondial dans le domaine des nouvelles technologies permettant d’analyser les informations portées par l’ADN circulant librement dans le plasma. Nous avons tous une quantité faible d’ADN libre plasmatique issue du processus de mort cellulaire/renouvellement cellulaire mais, en cas de cancers et d’autant plus en cas de lymphomes, cette quantité augmente significativement. De plus, un lymphome particulier nommé lymphome de Hodgkin qui atteint les sujets jeunes entre 20 et 30 ans et dans une moindre mesure les sujets entre 60 et 70 ans, a la particularité de n’avoir que peu de cellules tumorales au sein des ganglions tandis que l’ADN dans le plasma est plus informatif chez la grande majorité des patients. L’analyse que je mène à Stanford est faite à partir de centaines d’échantillons de plasma de patients atteints de lymphome de Hodgkin et traités en France dans des essais cliniques du LYSA et/ou inclus dans l’étude dijonnaise BIO-LYMPH. Cette analyse consiste à étudier au moyen de technologies de pointe, plusieurs types d’informations portées par l’ADN circulant. Ces résultats en cours de processus de publication et présenté en décembre Epstein Barr Virus 2023 en congrès (Rossi et al., ASH meeting 2023) montrent des caractéristiques différentes selon plusieurs facteurs tels que l’âge ou le fait d’être infecté par l’Epstein Barr Virus, rendant compte de processus tumoraux distincts et pouvant permettre de proposer des solutions thérapeutiques adaptés à ces profils. L’objectif est de finaliser ces analyses et de poursuivre ces investigations à mon retour en 2024 à Dijon en poursuivant les collaborations locales, nationales et internationales.

Je tiens à remercier très sincèrement et chaleureusement les donateurs de la Fondation Clément-Drevon qui rendent ces recherches possibles. En effet, alors que la prise en charge des patients atteints de lymphones (et de cancer en général) n’a jamais eu autant besoin des résultats issus de la recherche clinique et scientifique, ces analyses sont de plus en plus spécialisées et de plus en plus onéreuses dans un contexte économique global difficile. Ainsi, un tel soutien à la recherche académique est extrêmement précieux et vraiment fondamentalement utile!

Merci à toutes et à tous!


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